Née en 1931 à Nancy, Simone Prouvé a le sens du fil. Licière, elle se forme aux techniques de tissage à Paris en 1949, puis en Suède et en Finlande dans les années 1950. Fille de Jean Prouvé, elle côtoie dès son plus jeune âge les architectes et designers qui ont opéré la révolution moderniste et travaille avec eux sur de nombreux chantiers. Photographe depuis les années 1950, elle promène son regard, en véritable pionnière de l’urbex, sur les paysages et les détails d’usines et de lieux désaffectés. Les recherches qu’elle mène autour des matières, des formes et des contraintes posées par les projets, son travail sans relâche créent une œuvre qui oscille entre design, architecture et abstraction. Déjà riche d’une carrière impressionnante auprès d’architectes contemporains, c’est à 60 ans, dans les années 1990, qu’elle se lance dans l’exploration et le tissage des fils dits non feu, des fibres aramides et métalliques. Cette innovation interpelle de nombreux architectes comme Reiko Hayama, Rainer Senn, Claude Parent, Christian de Portzamparc, Odile Decq ou encore l’artiste Dominique Gonzalez-Foerster. Elle n’a eu de cesse aussi de combiner ces fibres pour créer
des matières uniques à l’origine de ses tissages aériens qui jouent avec la lumière.
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Simone Prouvé tisser la lumière
45,00 € TTC« Tisser la lumière » est le premier et unique livre sur le parcours de l’artiste Simone Prouvé. Âgée de 90 ans, celle qui, selon ses dires, « s’exprime par le fil et la photo depuis toujours », n’est pourtant pas une débutante. En 2021, le Musée national d’art moderne lui a d’ailleurs accordé la reconnaissance de toute une vie de création par l’acquisition d’un ensemble de pièces qui ont rejoint ses collections. Pendant plus d’un an, cet ensemble a alors été exposé dans une salle dédiée des collections permanentes du Centre Pompidou.
Dans « Tisser la lumière », Simone Prouvé raconte son parcours professionnel qui prend ses racines dès l’enfance au sein d’une famille qu’elle qualifie de marginale. Elle nous révèle combien le poids d’un nom peut être allégé par une éducation libre qui nourrit et encourage la créativité et la création. Très jeune, Simone Prouvé a côtoyé César, Le Corbusier, Charlotte Perriand, Bernard Zehrfuss, Jean Le Couteur, Steph Simon, Calder, François Stahly, Pierre Jeanneret, Michel Bataille…elle nous raconte la chance unique qu’elle a eue de grandir et d’évoluer à la lumière de cet entourage. Elle nous confie comment, à 60 ans, elle a « démarré » une nouvelle étape de sa carrière autour des fils non-feu et les opportunités que ses recherches et travaux ont créé dans le monde de l’architecture et de l’industrie, les chantiers qu’elle s’est vu confier:– Musée d’art moderne André Malraux -MuMa Le Havre, Musée Matisse – Le Cateau-Cambrésis, MACRO – Museo di Arte contemporanea di Roma… –, les commandes qu’elle n’a eu de cesse de satisfaire, travailleuse, fonceuse… c’est de famille, paraît-il.