Né en 1974, GUILLAUME BOULANGÉ est maître de conférences à l’université Montpellier 3 depuis 2009 où il enseigne l’histoire du cinéma français contemporain et celle de la comédie musicale qui le passionne depuis longtemps… peut-être depuis
la découverte, un soir d’hiver, de Trois place pour le 26 de Jacques Demy.
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DEMY VARDA – Essai de Généalogie Artistique
29,00 € TTCOn peut légitimement se demander pourquoi l’œuvre de Jacques Demy est encore aussi souvent minimisée, alors que la plupart des exégètes s’accordent désormais à en reconnaître l’intérêt et l’originalité profonde. La démarche de Guillaume Boulangé sera, on le devine, de comprendre pourquoi, en dépit de ses opiniâtres détracteurs, cette œuvre ne cesse de susciter un nombre aussi considérable d’imitations, d’emprunts et d’hommages en tous genres.Le livre aurait pu s’ouvrir directement au début des années soixante, avec les effets des premiers films de Demy sur ses contemporains. Mais il a semblé important de remonter aux origines les plus lointaines de son inspiration afin de mieux comprendre son rapport à la transmission et de cerner au plus près sa véritable identité d’artiste. Convaincu de l’existence d’un parallélisme fécond entre filiation parentale et filiation créatrice, l’arbre généalogique du cinéaste, dressé pour la circonstance, retrace son cheminement sur près de quatre-vingts années, de son enfance nantaise, dans les années trente, à nos jours. Une place importante est également réservée à Agnès Varda, dont le rôle fut essentiel à partir de 1991 pour la popularisation de son œuvre.Mais que le lecteur se rassure : le présent ouvrage n’est nullement celui d’un notaire pointilleux qui validerait de manière doctrinale un testament, ni celui de ces « chercheurs de merlettes » qui, jadis pour deux ou trois sous, aménageaient des filiations agréables à ceux qui le souhaitaient.Notre approche emprunte plutôt à l’activité du flâneur se promenant de film en film au gré des opportunités. L’objectif n’est donc pas tant d’appréhender le cinéma de Jacques Demy pour lui-même (ce travail est déjà en grande partie accompli), que de l’envisager dans les liens de filiation et de rupture qu’il tisse avec les œuvres de ses prédécesseurs, de ses contemporains et de ses successeurs.