Evelyne ARTHAUD

Critique d’art, elle a notamment publié les livres suivants : aux Éditions Cercle d’art :
« Pérestroïk’art », 1990 ; « Haddad, entretiens », 1992 ; « Ipoustéguy, parlons », 1993 ; « Marinette Cueco, entretiens », 1998 ; « Anticiper le Printemps », collectif, 1998 ; « Quoi peindre, donc ? », 1999 ; « Franta, les écritures du corps », 2000 ; « Coppens, les fictions du Je, 2000 ; « Vanités contemporaines, 2002 ; « l’Algérie au cœur, 2003 aux Éditions du Seuil : « Au vif de la peinture » (Gérard Titus-Carmel, Jean Le Gac, Vincent Bioulès, Jean-Pierre Pincemin, François Rouan), 2004. Elle a écrit de très nombreux articles sur la peinture dans la presse spécialisée, et édité : « Perversion de l’art contemporain », Dictionnaire de la Folie aux Éditions Laffont, 1996 et « Rustin », Dictionnaire de la Pornographie aux Éditions Puf, 2005. Elle a publié avec Robert Bonaccorsi un dictionnaire des Nouvelles Figurations aux Éditions Flammarion paru en 2013.

  • Vladimir Velickovic

    Vladimir Velickovic est né à Belgrade (Yougoslavie) en1935. Diplômé́ de la Faculté́ d’Architecture de Belgrade en 1960, il s’oriente vers la peinture et réalise sa première exposition personnelle en 1963. Il obtient en 1965 le prix de la Biennale de Paris, ville où s’installe l’année suivante et où il vit et travaille aujourd’hui encore. Il est révélé dès 1967 par une exposition à la galerie du Dragon et apparait aussitôt comme un des artistes les plus importants du mouvement de la Figuration narrative. Il a été marqué par les crimes de la Seconde Guerre mondiale, et a voué sa peinture à la représentation du corps. Déchiré, mutilé, secoué par des douleurs atroces, voué à d’épuisantes courses sans issue, éventuellement métamorphosé́ en chien ou en rat, le corps de l’homme est un champ d’investigation inépuisable pour Velickovic. 

    La découverte des tableaux de ce peintre à la renommée internationale est troublante : paysages désolés, horizons bouchés, visions de guerre et de carnage, gibets, pendus, crochets, rats, rapaces, chiens aux muscles bandés forment un univers macabre et agressif, où les représentations du monde et du corps humain sont autant d’illustrations des souffrances possibles. 

    Vladimir Velickovic a réalisé́ de nombreuses expositions personnelles à travers l’Europe, l’Asie et les États-Unis et reçu de prestigieux prix pour le dessin, la peinture et la gravure. Il est chef d’atelier à l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris de 1983 à 2007. Vladimir Velickovic rejoindra à l’Académie des Beaux-Arts ses confrères de la section de peinture : Georges Mathieu, Arnaud d’Hauterives, Pierre Carron, Chu Teh-Chun, Guy de Rougemont, Yves Millecamps, Jean Cortot et Zao Wou-Ki. 

  • Jean Le Gac

    Jean Le Gac est né en 1936 à Tamaris, dans le Gard. Professeur de dessin, il n’est guère tenté par une carrière conforme aux tendances qui dominent les années soixante, et ses premières activités (promenades, envois postaux) s’affirment en marge des catégories admises. Passionné de littérature, il en vient à proposer, d’abord dans de modestes cahiers juxtaposant photos et textes également allusifs, le récit des faits et gestes d’un peintre anonyme : ce matériel narratif l’autorise à se définir comme « artiste-peintre », projetant ses problèmes, ses doutes et ses humeurs sur son double. Présenté par H. Szeeman à la Documenta V dans le cadre des « Mythologies individuelles », Le Gac est alors intégré dans un « Narrative Art ». Son travail rejoint progressivement la présentation classique de la peinture : photos et textes (eux-mêmes photographiés) s’organisent en panneaux encadrés, sans renoncer à l’aspect livresque (le Peintre de Tamaris, 1979, Introduction aux oeuvres d’un artiste dans mon genre, 1987). Depuis 1981, il reproduit avec les techniques traditionnelles (fusain, pastels) des illustrations empruntées à la littérature populaire, qui permettent à son personnage de vivre de nouvelles aventures, toutes également stéréotypées, et complète ses images par des objets (machine à écrire, appareil photo, projecteur de cinéma) évocateurs d’une mise en scène ou d’une fiction qui n’en finit pas de mettre en abîme ses procédés : l’œuvre de Le Gac s’élabore sur l’absence d’œuvre de son héros. C’est donc à un long travail de représentation du peintre que se livre Le Gac et c’est le peintre à son tour qui va donner, par ses tribulations, sa réalité inaliénable et illimitée à la peinture. Il a exposé à la Biennale Internationale de Venise, Pavillon français en 1972 – Pavillon International en 1980 et à la Documenta V à Kassel en 1972 et 1977.

  • Antonio Segui

    Antonio Segui est né à Cordoba, en Argentine, en 1934. Il quitte l’Argentine en 1963 pour s’installer définitivement en France, à Paris, puis à Arcueil où il occupe le même atelier depuis son arrivée. Segui compte à son actif plus d’une centaine d’expositions personnelles, il a remporté prix et récompenses sur les cinq continents et a enseigné à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts. Son oeuvre est entrée dans les collections des plus grands musées du monde.

  • Anne & Patrick Poirier

    Après avoir étudié de nombreux documents d’archives, à caractère souvent poétique, concernant le parc et le Château de Chaumont-sur-Loire, certains historiens en ont déduit qu’il existait un lien entre la conception du domaine et le livre des Mille et une Nuits. Grâce à des sondages précis, un certain nombre de lieux ont donc été individualisés, et les fouilles méticuleuses sur les huit sites sélectionnés ont livré des traces matérielles et des indices troublants qui permettent de reconsidérer l’hypothèse des rapports entre la poétique du domaine de Chaumont et celle du célèbre conte Persan.
    Anne Poirier est née le 31 mars 1941 à Marseille et Patrick Poirier le 5 mai 1942 à Nantes. Ils demeurent aujourd’hui à Lourmarin dans le Vaucluse. Après des études aux Arts décoratifs de Paris, ils sont pensionnaires à la Villa Médicis de 1967 à 1972. Dès le début de leur séjour, ils décident de travailler ensemble et de mettre en commun leurs idées et leurs sensibilités. Anne et Patrick Poirier sont de véritables voyageurs de la mémoire, qu’ils considèrent comme la base de toute intelligence entre les êtres et les sociétés. Ils explorent des sites et des vestiges provenant des anciennes civilisations grecques, romaines, mayas ou indiennes et les font revivre à travers des maquettes et des reconstitutions à échelles réduites. Ils sont à la fois sculpteurs, architectes et archéologues. Leurs installations de maquettes de sites archéologiques ruinés, les gigantesques sculptures écroulées, les herbiers et empreintes, et les photographies instaurent des fictions paradoxales qui valent à ces artistes, depuis le début des années 1970, une reconnaissance internationale.